Mardi 12 juin
Quelque part et Glenbeigh, 17 km
Mercredi 13 juin
Glenbeigh-Cahersiveen, 31 km
Eh bien il fallait que cela arrive, c’est normal!
Depuis que j’ai commencé mon périple en Irlande c’est la première fois qu’il fait mauvais temps. Je commence par passer un col en longeant la mer. Le ciel est gris et ne laisse rien présager d’agréable pour la suite de la journée. En effet le vent se lève. Plus je monte plus les bourrasques deviennent impressionnantes et me déséquilibrent. Une fois arrivée sur la crête, le vent m’arrive de face avec une puissance telle que j’ai vraiment beaucoup de mal à avancer. Chaque pas dans les rochers me demande beaucoup d’efforts pour progresser mais surtout pour rester en équilibre et ne pas chuter. De grosses gouttes d’eau frappent mon visage avec violence. Je ne suis pas très rassurée. Pendant de longues minutes j’avance courbée. Le vent déchaîné frappant mon sac à dos ne me facilite pas la tâche. Je rentre dans une forêt. Les arbres me mettent à l’abri de ce vent violent pour un temps.
Puis c’est la descente, toujours sous une pluie battante.
Pas d’endroit pour s’abriter et faire une pose. J’enchaine les kilomètres à vive allure, tête baissée pour me protéger de la pluie battante. Bientôt mes chaussures sont complètement trempées, mes pieds mouillés ne sont pas à la fête. Une grande partie de l’itinéraire se fait sur la route et je marche dans le seul but d’arriver le plus tôt possible. Je n’y prends aucun plaisir. Mon genou droit commence à me faire mal.
Je fais une erreur. Je rate une bifurcation et sort du chemin. Je m’en rends compte au bout de 2 kilomètres ; il est hors de question de faire demi tour. Heureusement un jeune couple rencontré hier m’a donné une super carte bien détaillée dont ils n’avaient plus l’utilité. Merci, merci ! Cela m’évite de retourner en arrière. Je prends une petite départementale pas trop fréquentée par les véhicules et j’arrive enfin à Cahersiveen.
Etant données les conditions climatiques pas question de faire du camping, j’opte pour l’auberge de jeunesse. J’y arrive trempée comme une soupe, toute dégoulinante. Je retire mon poncho et mes chaussures à l’entrée. J’essore mes chaussettes à l’extérieur. J’essuie mes lunettes pleines d’eau. Impossible de monter dans le dortoir avec mes affaires trempées. J’accroche le poncho au porte-manteau de l’entrée et je place les chaussures près du poêle après les avoir bourrées de papier journal.