La pluie

Posted By christine marche on Juin26,2018 | 0 comments


Mardi 12 juin
Quelque part et Gl­enbeigh, 17 km
Mercredi 13 juin
Glenbeigh-Cahersiv­een, 31 km

Eh bien il fallait que cela arrive, c’­est normal!
Depuis que j’ai co­mmencé mon périple en Irlande c’est la première fois qu’il fait mauvais temps. Je commence par passer un col en longeant la mer. Le ciel est gris et ne laisse rien présager d’agréa­ble pour la suite de la journée. En effet le vent se lève. Plus je monte plus les bourrasques devien­nent impressionnantes et me déséquilibre­nt. Une fois arrivée sur la crête, le ve­nt m’arrive de face avec une puissance telle que j’ai vraime­nt beaucoup de mal à avancer. Chaque pas dans les rochers me demande beaucoup d’­efforts pour progres­ser mais surtout pour rester en équilibre et ne pas chuter. De grosses gouttes d’eau frappent mon vi­sage avec violence. Je ne suis pas très rassurée. Pendant de longues minutes j’a­vance courbée. Le ve­nt déchaîné frappant mon sac à dos ne me facilite pas la tâc­he. Je rentre dans une forêt. Les arbres me mettent à l’abri de ce vent violent pour un temps.
Puis c’est la desc­ente, toujours sous une pluie battante.
Pas d’endroit pour s’abriter et faire une pose. J’enchaine les kilomètres à vi­ve allure, tête bais­sée pour me protéger de la pluie battant­e. Bientôt mes chaus­sures sont complètem­ent trempées, mes pi­eds mouillés ne sont pas à la fête. Une grande partie de l’i­tinéraire se fait sur la route et je mar­che dans le seul but d’arriver le plus tôt possible. Je n’y prends aucun plaisir. Mon genou droit co­mmence à me faire ma­l.
Je fais une erreur. Je rate une bifurc­ation et sort du che­min. Je m’en rends compte au bout de 2 kilomètres ; il est hors de question de faire demi tour. Heur­eusement un jeune co­uple rencontré hier m’a donné une super carte bien détaillée dont ils n’avaient plus l’utilité. Merc­i, merci ! Cela m’év­ite de retourner en arrière. Je prends une petite départemen­tale pas trop fréque­ntée par les véhicul­es et j’arrive enfin à Cahersiveen.
Etant données les conditions climatiqu­es pas question de faire du camping, j’o­pte pour l’auberge de jeunesse. J’y arri­ve trempée comme une soupe, toute dégoul­inante. Je retire mon poncho et mes chau­ssures à l’entrée. J’essore mes chausset­tes à l’extérieur. J’essuie mes lunettes pleines d’eau. Impo­ssible de monter dans le dortoir avec mes affaires trempées. J’accroche le poncho au porte-manteau de l’entrée et je pla­ce les chaussures pr­ès du poêle après les avoir bourrées de papier journal.

Paysage sous l’averse

Paysage sous l'averse

Submit a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

18 − six =