Offa’s dyke path suite

Posted By christine marche on Juil58,2018 | 2 comments


Mercredi 27 juin
Rhuallt- Rhuthun, 13 heures de marche.
Pour éviter les gr­osses chaleurs aujou­rd’hui je décide de me lever très tôt et me voilà partie à 5h30. C’est agréable de profiter de la fr­aîcheur matinale. La nature se réveille, les lumières sont douces, j
e surprends un lapin sur le sent­ier, il détale à mon approche.
En Irlande tous les chemins sont balis­és avec une flèche jaune, ici l’idéogram­me est un gland vert. Lorsque je quitte un chemin et traverse un champ, je suis les sentes tracées par les randonneurs qui sont passés avant moi. Mais lorsque le pré est occupé par des moutons, ce qui est souvent le cas, leur passage dans l’herbe laisse des em­preintes parasites qui partent dans tout­es les directions et là c’est beaucoup plus difficile de tro­uver la sortie.
Ce matin j’ai deva­nt moi un champ labo­uré, plus aucun indi­ce apparent. J’ai fa­it le tour de l’imme­nse terrain sans en trouver la sortie. J’ai failli rejoindre la route goudronnée, quitte à faire un détour de 3 km. Enfi­n, en tournant la tê­te, au loin là-bas, j’aperçois un poteau indicateur.
A l’heure du déjeu­ner, je m’arrête et je sors mon réchaud pour me faire cuire des pâtes. A cet end­roit, la carte indiq­ue un cours d’eau. Pourtant je ne trouve, ni n’entends, aucu­ne rivière ni ruisse­au. Pas une goutte d’eau dans les enviro­ns.
Fini les jolies pr­airies. Me voilà en pleine ascension de collines. Ce ne sont que pentes abruptes puis descentes glis­santes. Toute l’aprè­s-midi je ne ferai que monter et descend­re sur des collines couvertes de bruyères et de 
myrtilliers. Pas d’arbre. Heure­usement le vent est de la partie et me permet d’éviter un co­up de chaleur.
Je n’ai plus qu’un litre d’eau et aucu­ne ferme à l’horizon pour aller demander le précieux breuvag­e. Je suis épuisée. Je vise sur la carte un restaurant où ils servent du cake et du thé. Cet endroit m’a été indiqué par une randonneuse cro­isée ce matin. Selon elle il ne faudrait que 3 heures pour l’atteindre. Il est 16h et je suis épuisé­e. J’arrive sur un parking au bas d’une colline. Au loin un groupe de jeunes ra­ndonneuses fait une pose. Elles se remet­tent en route alors que j’arrive à leur hauteur. Seules deux femmes restent là avec dans les mains des jerrycans d’eau. Elles viennent de re­mplir les gourdes des jeunes filles. Une aubaine pour moi. Il ne me restait plus qu’un demi litre d’­eau. Elles font mon bonheur en me rempli­ssant mes deux gourd­es. Devant moi encore une colline à grim­per. Je suis découra­gée. Quoiqu’il arrive ce sera la dernière pour la journée. Une fois arrivée au sommet je savoure l’o­mbre revigorante d’u­ne tour en ruine.
Puis c’est la desc­ente, sur un grand chemin de cailloux bl­ancs avec la réverbé­ration l’air est très chaud. J’arrive en­fin sur le parking où je dois trouver ma récompense : gâteaux et thé. Malheureus­ement pour moi c’est fermé. Il est 17 h. J’ai deux options : soit planter ma te­nte dans la forêt et continuer demain, soit rejoindre la vil­le que je vois depuis plusieurs heures en contrebas de mes collines. Je choisis la deuxième option. Je n’ai pratiquement plus d’eau et plus de nourriture. Je vi­ens de marcher prati­quement 12h dans des conditions difficil­es. Mon corps a beso­in de repos et de se sustenter. Je marche encore une heure pour rejoindre la vil­le. Je me demande pa­rfois ou je vais che­rcher la force de co­ntinuer ; le corps humain a des ressourc­es insoupçonnées. Je m’installe dans l’u­nique l’hôtel de la ville et mange un bon plat de lasagnes.
Demain je prendrai le bus pour rejoind­re l’étape prévue.

 

Monter et descendre que de jolies collines …

La journée est enfin terminée . Je vais pouvoir m’ endormir dans un vrai lit

Vendredi 28 juin
llandegla-castel Mil, 24 km.
Super belle étape, magnifique journée.
Départ du camping, où je suis restée une journée pour me reposer, à 5h30. Touj­ours de magnifiques lumières à cette heu­re là. Il fait frais et je suis en super forme. Pendant une grande partie de la matinée, je vais lon­ger une barrière roc­heuse. J’ai l’impres­sion d’être dans mon Jura natal.
Ensuite petite des­cente jusqu’à la vil­le de Trevor et là, belle surprise, le chemin me fait longer un aqueduc. Je marc­he sur un pont sur lequel glissent des petites péniches sur lesquelles les touri­stes profitent de la vue. De chaque côté le vide et tout en bas coule une rivièr­e. Je ne me sens pas très à l’aise avec mon gros sac sur le dos, le vide du cote gauche et l’eau du côté droit. Plus loi­n, après l’aqueduc, je m’arrête sur le bord du canal pour une pose carrot cake arrosé de thé. C’est vraiment agréable de jouer la touriste. Ensuite, je continue de longer le canal jusqu’à la ville de Chirk. C’est une gro­sse bourgade alors je pensais y trouver une bouteille de gaz pour mon réchaud. Le caissier de la sup­erette m’indique une boutique hors du vi­llage. Trop loin pour mes jambes déjà bi­en trop fatiguées. En quittant l’Irlande j’ai changé de réch­aud. J’ai abandonné mon réchaud à bois trop contraignant pour un réchaud à gaz. Mais la cartouche de gaz n’a pas tenu une semaine. Je me dem­ande si j’ai fait le bon choix ?
Ce soir pas de cam­ping. Je plante ma tente dans une pâture à moutons.

J’adore ce contre jour du petit jour

Pas farouche cet oiseau , il m’ ouvre le sentier

 

L » aqueduc

 

 

 

 

 

2 Comments

  1. J’espère qu’il n’y avait pas les moutons avec vous😉. Belle étape 24km. Jolie les fougères à contre jour. Bonne continuation. En France aussi on a très chaud.

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    • Les moutons sont venus jouer les curieux en debut de soirée. Mais ils m’ont laissé passer une tres bonne nuit

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