Le 2 mai : Nantes – Ancenis = 36 km
Le 3 mai : Ancenis – Rochefort-sur-Loire = 54 km
Le 4 mai : Rochefort-sur-Loire – Angers = 26 km
Le 5 mai : Angers – Saumur = 60 km
Le 6 mai : Saumur – Fontevraud – Montsoreau = 28 km
Le 7 mai : Montsoreau – Chinon – Bréhémont = 43 km
Le 8 mai : Bréhémont – Montlouis-sur-Loire = 50 km
Le 11 mai : Montlouis-sur-Loire – Blois = 60 km
Le 12 mai : Blois – Beaugency = 44 km
Le 13 mai : Beaugency – Orléans = 30 km
Après avoir longé le Rhône sur plus de 400 km me voilà arrivée sur les bords de la méditerranée.
J’avais prévu de prendre le bateau pour ensuite pédaler en Sardaigne puis en Sicile, le sud de l’Italie pour finalement arriver en Grèce. Cela fait plusieurs jours que j’y réfléchi et la perspective de traverser ces pays en cette saison me fait un peu peur, d’autant plus que je pense arriver en Grèce au début de l’été et j’aurai du mal à supporter la chaleur, je le sais. Du coup me voilà à la gare de Arles ; je viens de prendre un billet pour Nantes.
L’automne dernier j’ai roulé entre Bayonne et Nantes et l’idée m’est venue de reprendre mon périple là où je l’ai laissé et de poursuivre ma route en longeant la Loire. Bien entendu je n’ai rien préparé, je n’ai même pas de carte, mais ça me plait, pas de stress, tout va bien se dérouler.
En France si l’on souhaite voyager avec son vélo il faut prendre les TER. Renseignements pris pour arriver à destination je vais devoir changer deux fois de train. Une première fois à Lyon et ensuite à Tours. Le principal problème dans ce genre de voyage est l’accès aux quais avec son vélo. J’ai eu vraiment de la chance que des passagers à Arles m’aident à le porter dans les escaliers ainsi que mes sacoches. Une fois dans le train il a encore fallu le soulever pour fixer la roue avant à un énorme crochet. Au bout de 2h30 nous arrivons à Lyon-Part-Dieu. Cette gare est vraiment bien adaptée pour les cyclistes : rampe d’accès au quai, ascenseur dans lequel il y a la place pour son vélo. Un plaisir !
Apres une nuit passée à l’auberge de jeunesse de Lyon me voilà repartie direction Nantes. Sur le quai je rencontre Stephan, il est parti hier d’Allemagne en train, lui aussi avec son vélo. Il a passé la nuit à Genève et s’arrête lui aussi à Nantes pour prendre le même itinéraire que moi. Il n’a que deux petites sacoches à l’arrière. Il n’a pas besoin de matériel de camping puisqu’il dort à l’hôtel tous les soirs. Il ne visitera aucun site touristique, son seul but : parcourir le plus de kilomètres possibles par jour pour pouvoir rentrer chez lui en deux semaines. Nous passons 8 heures ensembles et nous nous aidons mutuellement pour porter notre matériel de quai en train. L’arrivée à Nantes se fait sous la pluie.
« Il pleut sur Nantes
Donne-moi la main
Le ciel de Nantes
Rend mon cœur chagrin »
Chantait Barbara, mais pour moi tout va bien, malgré le temps le moral est au beau fixe.
Je loge dans l’auberge de jeunesse. Au matin me voilà en quête d’une carte de la Loire à vélo que je trouve facilement à la FNAC. Ce sont 800 km qui m’attendent jusqu’à Nevers. Dès que je quitte Nantes la Loire est là qui déroule son lit large et tranquille. A l’heure du déjeuner je me pose sur une aire de pique-nique. Une jeune femme est déjà là accompagnée de son gros chien; un dalmatien qui n’a pas l’air ravi que je m’ installe si près de sa maitresse. Elle m’explique que cela fait une semaine qu’elle se balade, le chien voyage dans une remorque tiré par son vélo et il n’apprécie pas vraiment ce moyen de locomotion. Elle doit à chaque fois user de patience et de ruses pour le faire grimper dans sa carriole.
Près d’Ancenis, je prends en photo deux pêcheurs sur leur barque, j’attends qu’ils reviennent près du bord pour leur demander ce qu’ils ont pêché. L’un d’eux me présente un seau dans lequel frétillent quelques anguilles. Ils sont un peu déçu de leur maigre prise. La Loire est anormalement basse pour la saison, il n’a pas plu cet hiver du coup les anguilles ont du mal à remonter le fleuve. Une fois tuées Il roulerons les petites bêtes dans la farine puis les feront cuire dans une poêle sans oublier de rajouter de l’ail et du persil avant de les déguster…
Avant d’arriver à Angers le temps se gâte. J’arrive au camping sous la pluie, il fait froid, je me réfugie dans les douches. J’en profite pour me réchauffer sous l’eau chaude. Luxe suprême, des sèches cheveux sont en libre accès. Sur l’espace réservé aux campeurs il y a une cabane en bois qui sert d’abri pour les vélos. Je décide d’y passer la nuit pour être à l’abri du froid. Cela fait plusieurs nuits que le thermomètre frôle le zéro. J’ai un bon duvet et un matelas qui m’isole bien du froid malgré cela la cabane ne sera pas de trop pour me protéger du vent.
Au fil des jours, je fais de nombreuses rencontres. Claudie et Olivier qui roulent en tandem viennent de démarrer leur périple. Ils sont accompagnés pour la journée par un groupe d’amis ; leur projet est d’aller jusqu’au delta du Danube. Le jour suivant, une dame s’approche de moi, elle rêve de partir elle aussi à vélo mais n’ose pas se lancer toute seule. Je lui conseille de partir deux jours et de passer une nuit à l’hôtel. C’est un bon test pour se faire une petite idée de ce qu’est un voyage à bicyclette.
J’admire les châteaux qui bordent le fleuve. Je les connais pour la plupart. Je visite tout de même les jardins du château de Villandry. Les jardiniers y cultivent des légumes rangés géométriquement entre des haies de buis taillées au cordeau. Je rentre aussi dans le château d’Angers : le Château du roi René, pour admirer la tapisserie de l’Apocalypse. Tapisserie immense tissée au 14ème siècle et qui relate les visions de Saint Jean.
J’arrive à Orléans où m’attend une mauvaise nouvelle : Clément, mon fils, a eu un accident avec son quad. Je décide de prendre le train pour Paris puis de rejoindre Amiens pour lui rendre visite à l’hôpital où il a dû être opéré: dans l’accident un morceau du muscle de sa cuisse à été arraché. C’est très douloureux mais heureusement cela aurait pu être pire !
Quelques jours après je décide de passer un peu de temps auprès de mes parents dans le haut Bugey. Mon père a passé quelques jours à l’hôpital pour des examens et ils ont besoin de moi.
Me voici un mois plus tard, de retour à Orléans pour reprendre mon voyage là où je l’ai laissé…
24 juin 2019
Hello Christine,
Bonne route, ça fait rêver.
Pas sûre d’être capable de le faire
Bien eu ton message électronique, no souci pour le delais de réponse : tout va bien
Genevieve des plantes du plateau du Retord !!